Des Chemineurs de savoirs

Qui sommes-nous ? Des journalistes regroupés en agence de presse, reconnue par la CPPAP, tous dotés d’un même désir de croiser différentes formes de savoirs, scientifiques, historiques, philosophiques ou artistiques, pour leur donner plus de sens. Les Chemineurs ont vocation à fournir, à différents magazines culturels ou entreprises de presse, imprimés ou en ligne, de grands dossiers, reportages et enquêtes multidisciplinaires, comportant textes et illustrations, podcasts et vidéos. Les Chemineurs réalisent aussi des numéros spéciaux entiers fournis « clés en main », depuis la conception du sommaire jusqu’aux pages prêtes à imprimer. Leur force est de regrouper, en amont, un faisceau d’expertises couvrant l’ensemble des champs du savoir : sciences dites « dures », sciences humaines, philosophie, histoire… En aval, les Chemineurs rassemblent toutes les compétences nécessaires à la réalisation d’un magazine (rédaction en chef, rédaction, iconographie, secrétariat de rédaction, maquette et direction artistique), depuis la réception des textes jusqu’aux bons à tirer. Leur ciment est un ensemble de valeurs partagées : humanisme, conviction que l’échange de savoirs améliore potentiellement la vie individuelle et collective, recherche d’un sens critique sur les évolutions techniques et sociétales, rigueur dans l’analyse, promotion du débat argumenté, dans une confrontation bienveillante et féconde des différents points de vue.

Notre manifeste

L’agence de presse Les Chemineurs émane d’un collectif, Les Chemins d’Alexandrie, dont la vocation est de rassembler des producteurs et des médiateurs de savoirs, ainsi que différents publics engagés dans une recherche de sens, pour construire ensemble un univers narratif global des savoirs, organisé autour de revues, de médias, d’oeuvres de fictions, d’espaces de débats et d’autres dispositifs de culture savante. Les Chemineurs et Les Chemins d’Alexandrie partagent le manifeste suivant, qui exprime leurs valeurs et leurs engagements.

Préambule...

Notre monde ne sera pas détruit par le réchauffement climatique. Il ne le sera pas plus par la guerre, la faim ou l’hiver nucléaire. Non, s’il doit l’être, il le sera d’abord par l’aveuglement et la bêtise. Par notre incapacité à trouver des réponses sensées aux défis complexes d’aujourd’hui. Par le vide et les incohérences de notre pensée. Par les dérives simplistes et mortifères des fondamentalistes de tous poils. Il le sera par l’incapacité de ceux qui possèdent un savoir, quel qu’il soit, de le partager et, surtout, de le confronter sans animosité à d’autres formes de connaissances, pour construire ensemble une image moins simpliste du réel.

Il est toutefois permis d’imaginer des sociétés plus durables, plus tournées vers la recherche de sens que vers un chimérique confort matériel, qui ne concerne jamais que les plus nantis au détriment des autres, et n’offre comme seul horizon qu’une consommation sans autre objectif qu’elle-même. Il est permis de rêver, en somme, à des sociétés plus humaines. Osons dès lors une utopie. Celle d’un monde solidaire dédié à tous les savoirs, qu’ils soient scientifiques, historiques, philosophiques et artistiques, dans lequel on toucherait enfin, en les associant, la complexité des choses. Dans lequel il serait possible de faire émerger du sens et d’esquisser des réponses aux questions fondamentales qui nous taraudent tous : qui suis-je ? Quelle place puis-je avoir dans ce monde ? Comment y être heureux, ou tout au moins serein ?

Cette quête n’a rien d’égoïste, car c’est en travaillant sur nous-mêmes, en trouvant notre place et notre rôle, que nous pouvons influencer véritablement le monde dans lequel nous vivons. Ce cheminement prendra de multiples formes, chacune ayant sa propre force de vérité. Certains le verront comme un à-côté en marge de leur vie, d’autres en feront profession, voire religion. Certains seront dans l’action, d’autres dans la contemplation. Comme autant de façons singulières d’arpenter les Chemins d’Alexandrie.

Finalité...

Les Chemins d’Alexandrie proposent des cheminements personnels et collectifs dans le savoir, au service d’une double transformation : une transformation intérieure, en reliant les savoirs à une quête personnelle, et une transformation extérieure, en les mettant en prise directe avec le monde dans lequel nous vivons, au service d’une évolution positive de la société.

De façon plus globale, il s’agit de fédérer une communauté de chemineurs souhaitant explorer de nouvelles façons de donner sens à leur vie et au monde dans lequel ils vivent, en leur fournissant, y compris sous forme salariée, le cadre et les moyens économiques de mener leur projet à bien. Le mouvement se veut transculturel, en faisant dialoguer toutes les formes de savoirs, et transgénérationnel, en s’inscrivant délibérément dans le temps long des générations qui se suivent, à rebours des logiques court-termistes qui s’imposent aujourd’hui : le temps n’est pas, pour un chemineur, un ennemi, mais au contraire un allié. Le projet se veut surtout performatif : le processus de construction des Chemins d’Alexandrie doit avoir en lui-même suffisamment de sens pour que ceux qui en sont les architectes retirent, de cette seule participation, l’énergie d’une réelle transformation personnelle. Le chemin concret qu’empruntera la construction effective du projet est donc au moins aussi important que sa destination. Les outils concrets pour y parvenir (construction d’une plate-forme numérique, d’un média, d’une agence comme Les Chemineurs…) sont dans ce cadre des outils susceptibles d’être revus, réorientés voire supprimés, au gré des considérations stratégiques précédemment exposées.

Principes et valeurs...

Quelles que soient la voie et la forme empruntées, les Chemins d’Alexandrie s’inscrivent tous dans une même volonté de relier des savoirs et des gens. Relier des savoirs entre eux, pour faire émerger de nouvelles idées ; des savoirs avec des gens, pour que ces idées aient un sens et se transforment en savoir-faire, et des gens entre eux pour que ces connexions débouchent sur de nouveaux projets et sur une transformation effective du monde.

Un certain nombre de valeurs sont constitutives du projet :

L’humanisme : l’être humain reste maître de son destin et garde un potentiel de perfectionnement. Il met sa vie au service d’un projet d’épanouissement personnel, au sein d’un collectif qui doit lui en laisser la possibilité. Le sens qu’il donne à sa vie lui appartient. Toute idéologie qui entend brider cette liberté est donc exclue des Chemins d’Alexandrie.

– La conviction que le savoir est facteur de progrès, individuel et collectif.

– La recherche d’un sens critique : cette adhésion à la possibilité d’un progrès n’est pas naïve. En équilibre entre technophilie et technophobie, les Chemins d’Alexandrie observent que les techniques transforment en profondeur les sociétés qui les utilisent et que ces transformations doivent être constamment discutées. Ce qui est techniquement réalisable n’est pas pour autant socialement souhaitable.

– La bienveillance, vis à vis des autres et, surtout, de leur façon d’accéder à un savoir propre. Les Chemins d’Alexandrie se gardent de dénigrer toute forme d’accès à un savoir ou à une recherche de sens.

– La rigueur : il n’y a pas lieu de mettre une forme de savoir au-dessus d’une autre, pour autant que chacune reste dans son domaine d’application et reste consciente de ses propres limites. Si tous les savoirs ont leur pertinence, tous les discours, néanmoins, ne sont pas des savoirs. La bienveillance n’empêche pas un recul critique sur la cohérence et la pertinence d’un discours.

– La recherche de l’échange et du débat : c’est dans la confrontation bienveillante des points de vue que l’on construit ensemble un sens plus riche.

– La fraternité : les Chemins d’Alexandrie mettent leur énergie à construire un monde plus solidaire et démocratique ; ils privilégient la collaboration à la compétition, la solidarité à l’individualisme.

Outils épistémologiques

Les Chemins d’Alexandrie s’appuient sur différents outils et objectifs conceptuels qui apportent une cohérence d’ensemble au projet:

1) Construire un univers, à la fois réel et virtuel, voire imaginaire, consacré au partage des savoirs, qu’ils soient scientifiques, historiques, philosophiques ou autres. Le cheminement dans cet univers doit aboutir à une transformation à la fois personnelle et collective.

2) Croiser les regards et les approches parce qu’en cumulant, sur un même objet ou une même question fondamentale, des savoirs de type scientifique, historique ou philosophique, une vision plus riche et plus complexe en émerge.

3) Pousser jusqu’au bout la logique du récit, insérer ces regards dans différents niveaux de narration, pour que ces connaissances prennent sens pour celui qui les reçoit.

4) Favoriser l’ancrage dans le monde réel, la participation à des tâches productives (agricoles, artisanales, industrielles…), pour que les savoirs acquis ne restent pas stériles mais participent à une transformation effective de soi et du monde.

Outils économiques...

Les Chemins d’Alexandrie appuient leur pérennité sur le concept d’écosystème résilient. Il consiste à fédérer un ensemble de projets interdépendants, chacun valorisant les ressources des autres, dans une logique de symbiose, en recherchant constamment les synergies, dans une logique d’économie circulaire où les matières inutilisées par les uns deviennent des ressources pour les autres. Le maillage doit être suffisamment redondant pour qu’un projet qui se révélerait structurellement non viable puisse être abandonner sans mettre en péril l’ensemble. De nouveaux projets peuvent inversement s’ajouter, contribuant à complexifier et à solidifier davantage le collectif.

Cet écosystème s’appuie sur des structures juridiquement différentes : des associations, des sociétés coopératives, des sociétés « classiques » de type SAS, SARL ou SA, etc. Une telle configuration permet de faire cohabiter des bénévoles, des salariés et des associés, en fonction du statut qui convient le mieux à chacun, et de l’investissement qu’il souhaite consacrer à son propre cheminement.